"Le 11/9 : Conspiration ?
Pre-scriptum"  

Pour dissiper un malentendu dont certaines réactions semblent témoigner, il s'agit dans ces pages de se pencher sur les documents répandus par le Réseau Voltaire, et sur quelques autres semblables. Pas d'exclure la possibilité de complicités internes aux Etats-Unis dans les attentats du 11 septembre, ou de se prononcer sur la politique extérieure des Etats-Unis, ce qui serait un tout autre débat.

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D'innombrables mails reprennent la thèse du Réseau Voltaire ("Les Mystères de l'Attentat contre le Pentagone"), et relayée par l'Asile Utopique selon laquelle jamais un avion n'aurait heurté le Pentagone. Cette thèse circule aussi sous forme de "Jeu des Sept Erreurs" ou "Hunt The Boeing". Apparemment, pratiquement aucune des personnes qui postent ces mails ne s'est donné la peine de faire de recherche sur la question - alors que le Net est  un instrument d'information, pas seulement une chambre d'écho à rumeurs -. Voici donc quelques questions que j'ai été amené à me poser sur cette thèse, à la suite, non certes d'une enquête, mais de recherches que n'importe qui peut effectuer. Et le pari de ce dossier a été de récolter uniquement des données disponibles pour tout un chacun sur le Web, via trois des moteurs de recherche les plus populaires, Altavista, Google et AskJeeves. Seules exceptions, une correspondance diffusée par la RTBF (radio-télévision publique de Belgique francophone), d'ailleurs mentionnée sur le site de celle-ci, et une citation de l'hebdomadaire belge "Soir Magazine".

1. Une première remarque relève du bon sens (qui est parfois, il est vrai, trompeur). Faire croire que le Pentagone aurait été attaqué par un avion qui n'aurait  jamais existé impliquerait un nombre hallucinant de complicités : de combien de personnes aurait-il fallu acheter le silence ? Comme le remarque Libération : "Qu'il n'y ait «pas d'avion» impliquerait le plus grand complot jamais fomenté sur terre. Des centaines de personnes seraient complices: les contrôleurs aériens de Dulles et de Reagan Airport, les employés du Pentagone, les pompiers, les habitants des environs qui ont vu l'appareil raser le sol juste au-dessus de la route 395, les passagers du métro aérien qui passait à ce moment-là... Tous ces gens auraient menti à leur famille, à leurs amis, à la presse.".
Par ailleurs, que seraient devenus les passagers du vol ? Discrètement abattus ou désintégrés sans que personne ne s'en soit rendu compte ? Alors que l'une des passagères a téléphoné à son mari en annonçant que l'avion était détourné ? Alors que la plupart des victimes dont les passagers, après des mois d'efforts, ont été identifiées ? (Thierry Meyssan, président du Réseau Voltaire, déclare néanmoins "Aucun des corps retrouvés à Washington n'a pu être identifié comme étant celui d'un passager du vol 77." - cette déclaration figurait sur le site hoaxbuster.com , dont les responsables ont préféré depuis la retirer).
On ne voit d'ailleurs pas la nécessité d'en remettre une couche alors que le drame du World Trade Center, bien plus massif, suffisait largement à mobiliser l'Amérique. Et pourquoi les officiels américains auraient-ils semé sur leurs sites des photos qui les accuseraient aux yeux de n'importe quel expert ? Enfin, pourquoi monter ce canular, si vulnérable, alors qu'il aurait été si simple de placer une charge explosive à l'intérieur du Pentagone, et d'imputer ce placement à des terroristes ? Comme le fait remarquer un participant à un forum, "Si les attentats du 11 septembre avaient été le fruit d’une conspiration du complexe militaro-industriel américain, ses auteurs n’auraient pas inventé le scénario tordu de « l’avion du Pentagone qui n’a jamais existé ». Un montage aussi aléatoire que confus ne pouvait que faire échouer le camouflage d’une telle conspiration.".

2. Le secret qu'impliquerait une "Effroyable Imposture" apparaît bien difficile à tenir dans une société comme celle des Etats-Unis, assoiffée d'information spectaculaire, ne serait-ce que pour des raisons marchandes : le journaliste qui débusquerait une once de vérité dans la thèse du réseau Voltaire serait vite riche. Il ne s'agit pas ici, comme à Dallas en 1963, de placer un tireur isolé sur un toit pour abattre un président... Déjà, quand quelques "plombiers" ont placé des micros dans le siège du parti Démocrate, cela s'est su (scandale du Watergate) et le président Nixon a dû démissionner. Lorsque certains officiels affirment que l'avion qui a touché le Pentagone avait d'abord pour but la Maison Blanche, cette version est démentie par Associated Press, le Washington Post et CBS, ce qui vaudra aux porte-parole de G. Bush une volée de bois vert dans certains media.
3. Thierry et Raphaël Meyssan (son fils, responsable du site www.asile.org ) traitent de façon légère des témoignages et d'autres données, comme nous le verrons. 
4. Thierry Meyssan, le président du Réseau Voltaire, affirme au Nouvel Observateur : "- Depuis trois semaines, notre site a enregistré près de 600.000 connections au total et il est devenu le site étranger le plus visité aux Etats-Unis. ". Or,  après que ce site ait lancé, avec quel succès, son brûlot, le même Thierry Meyssan publie un livre sur le sujet, "L'Effroyable Imposture", et la page d'accueil du site se consacre largement à en faire la publicité - y compris en anglais, ce qui laisse présager une parution aux USA. Le site fait aussi une large publicité à ses "Notes d'Informations", présentées comme "Lettre confidentielle d'intelligence politique. Périodicité irrégulière." Abonnement annuel, 39 € minimum. Même si le site offre un nombre appréciable d'informations en chargement libre, son fonctionnement n'est pas celui de sites d'information militants gratuits comme IndyMedia ou Indymedia France ou Belgique.

5. Les photos reprises par le Réseau Voltaire sont troublantes. Les questions qui les accompagnent aussi. Les affirmations qui suivent ces questions encore plus. Prenez-en connaissance, ou relisez-les ici, même si elles ont déjà pris d'assaut dix fois votre boîte aux lettres électronique ou si vous venez de les lire. Nous y avons adjoint quelques remarques...

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