11/9 ,
du neuf !
Nous avons maintenant bien
intériorisé un argument choc sur lequel Th. Meyssan insiste : « Pourquoi
l’avion n’a-t-il endommagé que la façade ? ». Question martelée depuis
des mois.
Eh bien, oublions-le. Tout
a changé.
Lors d’une
conférence de presse prononcée le 8
avril 2002 à Abu
Dhabi, sous l’égide de la Ligue Arabe, cet argument
s’évanouit et est remplacé par son contraire. Thierry Meyssan
déclare : « L'engin a pénétré dans le
bâtiment sans causer de dégâts importants sur la façade. Il a traversé
plusieurs anneaux du Pentagone, ouvrant dans chaque cloison qu'il
traversait un trou toujours plus large. L'orifice final, de forme
parfaitement circulaire, mesurait environ 1,80 mètre de diamètre. ».
(La conférence de presse était retranscrite sur le site du Réseau Voltaire, mais
cette retranscription en a été retirée).
De même, oubliée la charge explosive.
Pourtant, sur
Yahoo News, nous avons bien entendu
Thierry Meyssan déclarer à propos de l’attentat « En réalité, il a
été fait au moyen d’une charge explosive déposée devant la façade du
Pentagone ». Le 8 avril, il parle au contraire : « d'un missile
de la dernière génération du type AGM, muni d'une charge creuse et
d'une pointe en uranium appauvri de type BLU, guidé par GPS. Ce type
d'engin a l'apparence d'un petit avion civil, mais ce n'est pas un
avion. ».
Voilà un revirement bien soudain pour
quelqu’un qui enquête depuis septembre.
Encore une fois, des dizaines de
personnes ont vu un avion. Encore une fois, personne n'a jamais parlé
d'un missile, y compris Meyssan jusqu'à ce dernier virage.
Un
commentateur fait par ailleurs remarquer : "
- Si mes connaissances militaires sont exactes, il
me semble qu'aucun missile de croisière n'est doté d'un train d'atterrisage.
- Les missiles de croisière ont des ailes trés
fragiles. Les lampadaires heurtés auraient détruit les ailes et le missile se
serait écrasé dans la pelouse avant de frapper la façade du pentagone. "
Tout aussi
soudainement, Th. Meyssan s’appuie sur une théorie qui avait connu
quelques moments de succès au lendemain immédiat du 11 septembre. Il
déclare « Au
demeurant, il n'était pas indispensable de disposer de pirates de
l'air pour réaliser ces attentats. La technologie Global Hawk,
développée par l'US Air Force, permet de prendre le contrôle d'un
avion de ligne malgré l'équipage et de le guider à distance. »
L’idée que les avions aient été
téléguidés grâce à cette technologie américaine a été défendue principalement par
Carol A. Valentine, une ancienne membre de la secte Waco. Mais comment
expliquer alors que des passagers qui allaient mourir aient décrit les
pirates de l’air ? S’il n’y avait pas de pirates de l’air ? La réponse
de Th. Meyssan est « L'existence de pirates de l'air, ceux-ci ou
d'autres, nous est attestée par des coups de téléphone que les
passagers auraient passés à leurs familles et aux autorités.
Malheureusement, ceux-ci ne nous sont connus que par ouï-dire et n'ont
pas été publiés, même lorsqu'ils auraient été enregistrés. Il n'a pas
été possible de vérifier qu'ils aient été effectivement passés de tel
ou tel téléphone mobile, ou de tel ou tel téléphone de bord. Là
encore, nous sommes sommés de croire le FBI sur parole. » Reste un
détail : il faut accepter l’idée que les proches à qui les passagers
ont téléphoné étaient tous de la conspiration… Sinon, on voit mal
pourquoi ils auraient rapporté les derniers mots de leurs conjoints et
parents comme décrivant un détournement. A part cela, de nouveau,
beaucoup d’affirmations sans source, et la précaution oratoire "Ces
éléments convergent vers une hypothèse unique qu'il n'est pas possible
de valider avec certitude".
Aparté : quittons un
instant la pure question "Avion ou pas avion ?". La
Ligue Arabe compte parmi ses membres l'Arabie Saoudite, allié
traditionnel des Etats-Unis malgré les dissensions sur le
Proche-Orient, soutien des talibans mais les USA le furent aussi,
détenteur d'un quart des ressources pétrolières mondiales, où par
ailleurs, la condition de la femme n'est pas loin de celle que
connaiss(ai ?)ent les femmes afghanes et où trois homosexuels ont été
récemment
décapités (en Egypte, également
membre de la Ligue Arabe, on s'est contenté d'en emprisonner récemment
23). Ou les Emirats Arabes Unis, qui ont procédé, dans le sillage de
Washington, à des centaines d'arrestations dès le lancement des
opérations anti-terroristes américaines après le 11 septembre. Ou
Bahreïn et le Qatar. De ces trois derniers Etats, Eric Rouleau
écrit qu' ils "se
sont placés sous la protection de l'Oncle Sam, accueillant ses bases
militaires, ses GI's, ses agents de la Central Intelligence Agency
(CIA) et du Federal Bureau of Investigations (FBI) et, dans la foulée,
ses marchands de canons et ses experts tout-terrain. Champions de la
mondialisation, ils se sont dotés d'une économie néolibérale et ont
confié à Wall Street des centaines de milliards de dollars. Ils
sacrifient au besoin leurs propres intérêts à ceux des industries
occidentales en maintenant le prix du pétrole à des niveaux
« raisonnables ». Ils s'approvisionnent massivement en produits
made in America." . N'est-ce pas un
parterre inattendu pour accueillir un dénonciateur des collusions
qu'engendrent les pétrodollars, un homme dont j'ai lu récemment sur un
site qu'il offrait une chance historique à la révolution mondiale, et
qui s'est profilé comme défenseur des homosexuels ?
Un argument de cette
conférence de presse semble avoir frappé beaucoup de gens. Le fait que
O. Ben Laden se soit fait soigner au Pakistan, à Rawalpindi
sous protection de l’armée pakistanaise le 10 septembre
prouverait bien qu'il soit un agent de la CIA, pas un allié des
talibans. Ceux que cet argument impressionnent
semblent ignorer que le régime du Pakistan a été, presque
jusqu’au bout, soutien numéro un des talibans : « En dépit de
démentis officiels, le Pakistan a fourni, lors de batailles décisives,
conseillers militaires et soutien logistique, financé les Talibans,
contribué à la circulation des armes, des munitions et du carburant à
travers son territoire et encouragé le recrutement de Pakistanais pour
combattre aux côtés des Talibans. »
Rapport de Human Rights, Watch, 13 juillet 2001.
Sur les
détails de ce soutien, voir
le
Monde Diplomatique . Quand Mouscharaff a finalement et
après des atermoiements laissé tomber les talibans sous la pression
extrême de Washington, il a largement décontenancé l’opinion de son
pays, d’où des manifestations massives pro talibans. Mais si quelqu’un
trouve malgré tout que cela prouve que Ben Laden est un agent de la
CIA, fort bien,
ce n'est pas là-dessus que porte
cette petite recherche. Plus intéressant serait le fait que Ben Laden
se serait fait soigner à Dubaï, ce que Ben Laden
dément formellement.
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