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Test / Critique/ Essai/ Review
Arturia Brass (P.2)
L'utilisateur peut même décider d'incarner deux, trois ou quatre trompettistes à la fois, encore que votre serviteur n'ait pas adoré cet effet qui évoque un peu l'unisson de certains synthétiseurs. Enfin, vous êtes censé vous trouver dans une pièce, même si elle est virtuelle : on en entendra peu ou prou la (discrète) ambience, et vous pourrez vous y placer, non seulement à droite ou à gauche, mais aussi à l'avant-plan ou tout au fond. Evidemment, cette foison de réglages se laisse sauver sur disque dur.
Et le son ? Le son ? Le son ?
Je ne me suis pas tout de suite esbaudi. La première réaction a plutôt été "Chouette, mais pas de quoi en faire une montagne". C'est au bout d'un moment que l'on commence à découvrir l'expressivité de la trompette made in Arturia, la chaleur et les nuances de son timbre, le réalisme de son vibrato ou de son pitch-bend par degrés. On découvre alors qu'en allant chercher dans les petits coins les ressources de jeu disponibles, on atteint effectivement une authenticité et une souplesse nouvelles (nous avons réussi quelques couacs d'une véracité hallucinante). Mais la crème de la crème, ce sera de commander Brass via un contrôleur à souffle (breath control), qui permettra un rapport avec le son bien plus direct et plus sensoriel, plus sensuel, qu'un clavier. Sans quoi, si l'on cherche l'hyperréalisme, il faudra sans doute recourir à l'automatisation, après l'enregistrement MIDI, pour peaufiner quelques détails.
Cet article se base surtout, vous l'avez constaté, sur l'un des trois instruments virtuels contenus dans Brass. La trompette en est en effet le plus étonnant. Le saxophone suscitera nettement moins de "Oh ! " et de "Ah !", il est plus maigre et moins réaliste. On découvre avec plus de plaisir le trombone, d'autant que les paramètres de son jeu ont été soignés : vous pouvez opter, à partir de votre clavier, pour un legato court ou long, et entre deux modes de pitch-bend : avec ou sans utilisation de la coulisse.
