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Impulses Spirit Canyon Audio

Oui, on peut encore nous surprendre !

 

Cet essai fut fort éprouvant à écrire. Pas parce que le sujet manque d'intérêt, mais au contraire parce qu'au lieu de le rédiger, l'auteur retournait essayer et essayer encore, en s'amusant comme un fou.

De quoi s'agit-il ? De convolution. Ah oui, vont dire les connaisseurs, des réverbs ! Et les connaisseurs se tromperont.

Bref rappel : la convolution est - en audio - un processus, à base mathématique, qui permet d'enregistrer les caractéristiques d'un environnement sonore, et de les appliquer à un son. Exemple classique : saisir les paramètres acoustiques de la Scala de Milan, et ensuite les utiliser dans vos enregistrements plutôt que de recourir à une réverbération artificielle. Il faut pour cela utiliser un "moteur de convolution", tel l'excellentissime et gratuit SIR, disponible sur http://www.knufinke.de/sir . Le Convo Boy Lite de Elevayta
( http://www.paulrharvey.co.uk/elevayta/product7.htm ) est gratuit lui aussi - plus exactement, un don volontaire est bienvenu - . Si vous voulez en trouver d'autres, effectuez une recherche sur "convolution engine", ou faites un tour sur http://noisevault.com/nv/ , le site N° 1 en la matière. Le choix du programme est sans doute moins important que la qualité des fichiers qu'on lui fournit - dits "impulsions" -.
Or donc, si la convolution sert avant tout aujourd'hui à produire de la réverbération, rien ne la condamne à cet usage exclusif. Spirit Canyon Audio fournit des impulsions dont le but n'est pas du tout - mais pas du tout - de recréer la splendeur acoustique du Concertgebouw ou d'une cathédrale. Selon le site de la firme, qui préfère parler de filtres, le but recherché est plutôt de "charcuter et de maculer" le son. Ce vocabulaire est néanmoins un peu une concession à la mode, celle qui va de pair avec celles de l'"industrial" et du granulaire, et débouche souvent sur des effets aussi passionnants à entendre qu'un moteur de mobylette. Les impulsions made in Spirit Canyon ne salissent pas le son comme il est trop fréquent et lassant actuellement, elles le vêtent d'étrangeté, de mystère, de bizarre et de perturbant. Ces fichiers .wav (16 ou 24 bits, 44.1 KHz, stéréo) n'ont pas été recueillis dans des environnements prestigieux, mais créés via une série de maltraitances acoustiques infligées à des sons harmoniques ou non. Le résultat est extrêmement varié, extrêmement spécial, et extrêmement réussi. Vous en aurez extrêmement peu d'usage si vous cherchez une couche de joliesse à déposer sur la voix d'une chanteuse de variété. Par contre, si vous adorez explorer les champs de l'étrange, vous voilà parti pour un voyage au long cours. Les impulsions des séries Spectral Relativity, Kaleidoscopy et Sanitarium se situent, question résultats obtenus, quelque part entre l'effet acoustique au sens habituel et la synthèse sonore : à vous de les doser d'une façon qui permet encore de reconnaître le fichier original, ou de pousser les choses à un stade tel que la matière première n'est plus audible et que l'on se trouve face à une création nouvelle. Votre moteur de convolution devient alors un générateur au même titre qu'un échantillonneur - synthétiseur, et il transformera une boucle de batterie hard-rock en choeur angélique animé d'une très légère pulsation - ou métamorphosera les vocalises d'un choeur angélique en rugissement d'alien affamé.

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