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Test / Critique/ Essai/ Review
MultimodefilterMk2
Filtre à morphing
VST pour Windows de Galleoneer
Les modes les plus courants que l'on trouve sur un filtre sont : passe-bas (laisse passer les fréquences inférieures à la fréquence choisie), passe-haut (laisse passer les fréquences supérieures à la fréquence choisie), passe-bande (laisse passer une bande de fréquence autour de la fréquence choisie), et rejet (laisse passer toutes les fréquences sauf une bande autour de la fréquence choisie). La plupart des filtres ne sont pas capables de glisser élégamment d'un de ces modes à un autre : le passage se traduit par une vilaine "saute". Le MK2, lui, est fier de ses capacités de "morphing", transition progressive entre deux états, deux réglages, y compris d'un mode à l'autre. Qui plus est, il se propose pour un prix extrêmement raisonnable. Cela vaut bien un petit essai.
L'interface est plutôt curieuse : les deux réglages principaux (fréquence et résonnance) y occupent une surface impressionnante, les tirettes dévolues à d'autres fonctions se voyant réserver une portion maigrelette. Bon, on s'y fera, mais une répartition plus équitable ajouterait à la lisibilité : il n'est pas très facile au début de distinguer l'une de l'autre ces huit tranches encaquées comme des sardines. Les modes passe-bas, passe-haut et passe-bande sont présents, chacun en deux déclinaisons, 12 et 24 dB par octave : ces deux possibilités correspondent à une "pente" plus ou moins abrupte du filtre, une baisse plus ou moins rapide du niveau à partir de la fréquence à laquelle le filtre commence son travail d'élimination. Vous avez aussi droit à des filtres "Xtra", combinaisons de passe-haut et passe-bas. Pour que ceux-ci entrent en action, il faut mobiliser un paramètre "bandspread", séparation de bandes. Ce dernier transforme un filtre en deux filtres, dont les fréquences de coupure se situent de part et d'autre de celle choisie par l'utilisateur. Nous en avons obtenu des résultats plaisants, mais... comme écrivait Cocteau, "Puisque nous ne maîtrisons pas ces mystères feignons de les organiser": dire que nous contrôlions tout à fait la chose serait vantardise. En revanche, pas de fantaisie type filtre en peigne ou formants de voyelles. Pas non plus de réverbération, de ligne de retard, de chorus... Après tout, quand on se penche sur un filtre, c'est pour filtrer, et un filtre ne doit pas obligatoirement se transformer en multi-effet. Celui qui l'achète dispose peut-être déjà d'une volée de chorus, reverbs, échos... satisfaisants, et n'a pas envie que le prix de son nouveau joujou s'alourdisse à cause de gâteries qui ne seront que doublons.
On se retrouve un peu désorienté par la façon de commander fréquence de coupure et résonance ; il faut passer par, non pas un, mais trois réglages. Le premier est le réglage normal, classique, de ces deux paramètres. Et les deux autres ? L'un détermine le plancher. Si le "Offset" de la fréquence de coupure est sur zéro, la fréquence la plus basse atteignable sera la fréquence la plus basse que le filtre est capable d'atteindre. Mais si vous montez ce paramètre, par exemple à 20%, le filtre ne pourra plus jouer que sur 80 % de sa course normale : un passe-bas ne pourra plus baisser sa fréquence de coupure aussi bas qu'il le pourrait si "Offset" était sur zéro. Le second paramètre, "Scale", détermine l'amplitude sur laquelle le réglage principal (fréquence ou résonance) peut encore jouer, déduction faite du "Offset". Si "Offset" est sur zéro et "Scale" sur 100%, tout se passe comme sur n'importe quel filtre standard. Mais si "Offset" atteint 30% et que "Scale" est limité à 70%, vous ne disposez que d'une course beaucoup plus petite : le filtre ne pourra ni monter ni descendre autant que dans le premier cas. L'intérêt est de limiter la plage sur laquelle vous pourrez moduler fréquence et résonance. Le système surprend, demande quelques minutes d'acclimatation, et présentera sans doute un intérêt pour le travail en direct : il permet de s'en donner à coeur joie sur le potentiomètre principal, sans "entrer dans le mur" puisque les potentiomètres auxiliaires maintiennent le résultat dans des limites acceptables. Ses paramètres sont susceptibles d'automation.
Tirette suivante : FB, pour "feedback", un plus agréable et bien tempéré (si vous cherchez la disto de la mort qui tue, ce n'est pas ici). Question modulation, quatre LFO (à quatre formes d'onde et synchronisés - obligatoirement - avec le tempo) peuvent manipuler treize paramètres, dont le dosage wet/dry sur chaque canal. C'est appréciable, mais on regrettera que les LFO ne peuvent pas déterminer mutuellement leur vitesse, et on n'aurait pas refusé un suiveur d'enveloppe. Par contre, l'utilisateur peut moduler un même paramètre par les quatre LFO à la fois, ce qui permet de joyeuses fantaisie et pallie la monotonie mécanique que les LFOs engendrent trop souvent. Evidemment, il vous reste la possibilité d'utiliser l'automatisation offerte par les pistes de votre séquenceur, ou une surface de contrôle MIDI, ce qui est souvent plus intéressant que les seuls charmes automatiques des LFO. De plus, si vous envoyez une piste MIDI en direction du MK2, vous aurez la joie de commander fréquence et résonance via votre clavier, ce qui s'avère hautement distrayant.
Question stockage, le MK2 peut embarquer quatre banques de 32 presets. Son créateur propose de grouper les mémoires par paires, le preset 1B, par exemple, étant une variante du son frère 1A.
Et ce morphing qui nous a attiré ? Il fonctionne impeccablement : une tirette horizontale vous permet de régler sa durée, entre "néant" et un invraisemblable délai de plusieurs minutes. Mais l'ennui, c'est qu'il s'applique à toutes les modifications : si vous voulez que le passage d'un preset à un autre s'opère en trente secondes, il faudra aussi trente secondes pour passer d'une résonance de 20 % à une résonance de 30 %, même si votre coup de souris n'a duré qu'une fraction de seconde, et cette lenteur ne fait peut-être pas du tout votre affaire. L'interface fournit une indication visuelle utile : si vous passez d'un preset où l'une des tirettes est réglée sur zéro à un autre où elle est réglée sur 100 %, le potentiomètre va bondir de 0 à 100 dès que vous changez de preset, mais des barres de progression (rouge et verte) vous indiquent à quelle vitesse le paramètre - donc ce qu'on entend - progresse vers ce but. Heureusement, heureusement, quel que soit le réglage du morphing, le MK2 répond sans aucun délai à l'automation MIDI et au tracking via un clavier MIDI mentionné plus haut.
Last but not least : le son ! Très agréable, soyeux, bien tempéré sans manquer de coffre. Et la façon de gérer le morphing donne à l'automation une fluidité particulière. En plus des deux exemples ci-dessous, vous en trouverez de nombreux MP3 sur le site du concepteur.
Ce Multimode MK2 est-il l'outil idéal pour travailler en direct ? Son auteur en est persuadé. Ce n'est certainement pas un filtre simplissime ni classique. Il est même quelque peu désorientant à découvrir, mais c'est à cause de son originalité.
Vous avez aussi droit à des filtres "Xtra", combinaisons de passe-haut et passe-bas. Pour que ceux-ci entrent en action, il faut mobiliser un paramètre "bandspread", séparation de bandes. Ce dernier transforme un filtre en deux filtres, dont les fréquences de coupure se situent de part et d'autre de celle choisie par l'utilisateur. Nous en avons obtenu des résultats plaisants, mais... comme écrivait Cocteau, "Puisque nous ne maîtrisons pas ces mystères feignons de les organiser": dire que nous contrôlions tout à fait la chose serait vantardise. En revanche, pas de fantaisie type filtre en peigne ou formants de voyelles. Pas non plus de réverbération, de ligne de retard, de chorus... Après tout, quand on se penche sur un filtre, c'est pour filtrer, et un filtre ne doit pas obligatoirement se transformer en multi-effet. Celui qui l'achète dispose peut-être déjà d'une volée de chorus, reverbs, échos... satisfaisants, et n'a pas envie que le prix de son nouveau joujou s'alourdisse à cause de gâteries qui ne seront que doublons. 
tout se passe comme sur n'importe quel filtre standard. Mais si "Offset" atteint 30% et que "Scale" est limité à 70%, vous ne disposez que d'une course beaucoup plus petite : le filtre ne pourra ni monter ni descendre autant que dans le premier cas. L'intérêt est de limiter la plage sur laquelle vous pourrez moduler fréquence et résonance. Le système surprend, demande quelques minutes d'acclimatation, et présentera sans doute un intérêt pour le travail en direct : il permet de s'en donner à coeur joie sur le potentiomètre principal, sans "entrer dans le mur" puisque les potentiomètres auxiliaires maintiennent le résultat dans des limites acceptables. Ses paramètres sont susceptibles d'automation. 
synchronisés - obligatoirement - avec le tempo) peuvent manipuler treize paramètres, dont le dosage wet/dry sur chaque canal. C'est appréciable, mais on regrettera que les LFO ne peuvent pas déterminer mutuellement leur vitesse, et on n'aurait pas refusé un suiveur d'enveloppe. Par contre, l'utilisateur peut moduler un même paramètre par les quatre LFO à la fois, ce qui permet de joyeuses fantaisie et pallie la monotonie mécanique que les LFOs engendrent trop souvent. Evidemment, il vous reste la possibilité d'utiliser l'automatisation offerte par les pistes de votre séquenceur, ou une surface de contrôle MIDI, ce qui est souvent plus intéressant que les seuls charmes automatiques des LFO. De plus, si vous envoyez une piste MIDI en direction du MK2, vous aurez la joie de commander fréquence et résonance via votre clavier, ce qui s'avère hautement distrayant.